Les Rois du Tir
Le Tir de la Vogue
La Grande Histoire nous apprend que, fondée lors de la Vogue de 1852, la « Société des Garçons » ou « Société du tir à l’oiseau » était à l’origine réservée exclusivement aux célibataires de la commune. Le tir à l’oiseau se disputait dans la campagne Jappel, devenue ensuite Fontanel. Il consistait à abattre un oiseau en bois fixé au sommet d’une longue perche. Le vainqueur était alors sacré Roi du Tir et les concurrents s’en allaient manger ensemble.
Ce n’est qu’en 1875 que l’on commença à tirer sur cible. Le premier essai eut lieu dans la campagne Grosset, mais on renonça assez rapidement à cet emplacement pour des raisons de sécurité et dès l’année suivante il fut décidé de se rendre en France voisine, sur les terres du Pas de l’Echelle, vers l’ancienne école. Les tireurs devaient donc passer la frontière avec leurs armes !
Cette situation dura quelques années, jusqu’en 1909 où l’on décida la construction de l’actuel Stand de Tir.
Le Club des Roi’s
La cérémonie pittoresque de la distribution des prix avec le couronnement du Roi et le cortège à travers le village date de ce moment-là.
Ainsi, au retour de la vogue, soit le samedi suivant le concours de tirs, le Roi montant se présente au balcon de la Mairie muni de la cible décorée confirmant son exploit et ceint de l’écharpe aux couleurs de Veyrier. Il est entouré du Roi perpétuel portant l’écharpe aux couleurs suisses et du Roi descendant arborant l’écharpe aux couleurs genevoises; tous trois sont coiffés de chapeaux.
Après avoir paradé dans le village, le cortège, entraîné par la fanfare de Veyrier « l’Echo du Salève », se dirige vers la salle communale où un grand banquet est servi aux nombreux convives venus écouter le discours du « Nouveau Roi ».
Et…la petite histoire nous conte… Il était une fois un gueux nommé René Gremaud. Grâce à sa « mouche » la plus centrée, il fut proclamé Roi du Tir en l’an 1969. La fête fut belle, le cortège animé, le banquet copieux et les discours ponctués des incontournables coups de canon. Son règne terminé, notre Roi descendant fut très triste de ne pas trouver l’occasion de poursuivre la belle amitié qu’il avait connue lors de son accession au trône. Dès lors, avec l’appui de quelques anciens souverains, il décida en 1972 de fonder le Club des Roi’s.
Le but de ce Club était également de faire perdurer les traditions et d’encadrer le roi montant dans ses nouvelles fonctions.
Et…pourquoi le Chapeau Melon?
René Gremaud, très attaché aux traditions et membre de la vénérable société des Vieux-Grenadiers, garante des us et coutumes nationales et militaires de notre pays, voulait trouver un signe distinctif pour identifier les membres du Club des Roi’s.
L’inspiration lui vint d’Outre-Manche… En effet, il existe au Royaume-Uni une armée responsable de la garde de la famille royale. Il s’agit des cinq célèbres régiments des bonnets d’ours: Les Welsh Guards, Grenadier Guards, Irish Guards, Scots Guards et Coldstream Guards.
Lorsque ces militaires prennent leurs retraites et qu’ils quittent leurs régiments, ils deviennent vétérans de leurs corps d’armée. Pour les honorer, chaque année, ils sont reçus par leurs « camarades » toujours en service et afin de les saluer, une parade militaire est organisée avec les fanfares des cinq régiments.
C’est alors qu’ils défilent dans les rues de Londres coiffés du célèbre Chapeau Melon et bien sûr du traditionnel parapluie
La Courge
S’il y a un Roi, c’est donc que quelqu’un figure aussi au bout du classement… Traditionnellement, le tireur qui a réalisé le moins de points au tir du Roi reçoit une courge ! Il est donc naturellement nommé la Courge.
Chaque année, lors de la proclamation des résultats du tir devant la salle communale, la Courge sert la soupe (…à la courge !) qu’elle a préparée. Pendant le banquet, la Courge annonce le bénéfice des dons et l’association à qui il le destine. De chaleureux applaudissements accompagnent ces moments. En 1989, Albert Portier, roi en 1972, a réalisé un mauvais tir et a été proclamé Courge. Afin de ne pas décourager les anciens tireurs à la vue baissante qui risqueraient de se retrouver Courge, il a été décidé que le « lauréat » ne pourrait pas être âgé de plus de trente ans.

Ouvrage édité par La Mémoire de Veyrier et la Société de Tir de Veyrier, rédigé par Daniel André Mermod, Jean-Denys Duriaux et Jean Plançon.
Brochure carré collé de 47 pages richement illustrées. Couverture 350g brillant, intérieur papier satiné 120g.
Disponible sur commande: cliquez ici
au prix de CHF 10.- + frais d’envoi
A Veyrier, fin septembre, pendant la Vogue, les habitants de la commune ne manquent jamais le traditionnel tir du Roi. Depuis 1852 les hommes du village se défient, sur le Papegai autrefois et sur la cible Veyrier aujourd’hui, afin de déterminer lequel d’entre eux gagnera le titre tant convoité de Roi du Tir. Prononcé au cours du banquet du retour de la Vogue, une semaine plus tard, le discours du Roi est très attendu.
Un résumé historique, une évocation de la Société de Tir aujourd’hui, un extrait du règlement du tir du Roi, une documentation de la machine à mesurer le centrage des coups, une série de photos de rois et la liste de tous les Rois servent de cadre à ce livre souvenir.
La collaboration entre la Mémoire de Veyrier et la Société de Tir de Veyrier et le Club des Roi’s a permis la réalisation de cet ouvrage évoquant la fête.